Mercredi 16 avril 2025 | 20h | 24€
Il y a eu d’abord Tous les matins, balade slamée déployant toute l’ivresse d’être en couple. Puis Embrasse-moi,
entre rêverie amoureuse et message de prérupture… Avec ces deux titres, Victorien a posé ses couleurs sur la
saison pop : un ton romantique sans illusion, le goût de la mélodie limpide, l’urgence de la franchise sur luimême, son couple, ses sentiments…
Maintenant, avec Me voilà, son premier EP, Victorien fait vraiment découvrir un univers d’auteur, compositeur et
interprète. On avait commencé par ne connaître que sa voix quand il est passé par la 11e saison de Star
Academy. On y avait découvert son timbre précis, fait pour la confidence autant que pour la déclaration
enflammée. On ne connaissait pas encore ses talents de créateur rêveur et réaliste à la fois, qui avoue volontiers
qu’il « aime bien l’idée du peu » – un piano, une guitare, une rythmique dépouillée au plus près de la voix. Si
Victorien passe de la chanson au slam, c’est parce que « quand me vient la première phrase d’un texte, elle est
parlée ou chantée, et tout le reste suit », dit-il. Ensuite, avec texte et mélodie, il s’installe en studio avec l’un ou
l’autre de ses deux complices, le chanteur-rappeur Achile et le parolier-compositeur Armand Auclair (un des
quatre frères du groupe Hopen). Et, ensemble, ils polissent ces chansons dans lesquelles Victorien aime,
s’impatiente, souffre, désire, espère ou se souvient que tout a peut-être commencé – comme tout le monde – à
cinq ans en voyant Johhny sur un écran. Pourtant, dans sa famille, la musique n’a pas beaucoup de place. Ses
premières chansons marquantes ? Henri Dès dans la voiture de ses parents et Jacques Brel dans celle de son
grand-père. « À douze ans, un prof – que je n’aime pas beaucoup, d’ailleurs – réclame un poème pendant un
devoir sur table. Ensuite, je continue à en écrire. »
Victorien n’a jamais chanté dans un micro devant un public, n’a jamais pris un cours de chant… Pour lui, la Star
Ac’ sera effectivement une école. Il apprend beaucoup, interprète Retiens les rêves de et avec Grand Corps
Malade (« mon idole »), découvre qu’il aime vraiment chanter. Il est éliminé en cinquième semaine, sans douleur
ni déception. La fin de l’émission le laisse libre de tout – poursuivre ou s’arrêter, choisir son port d’attache
esthétique, constituer une équipe, élire un label… Et il peut alors étendre ses ailes, écrire de nouvelles
chansons, slalomer entre les émotions, dire toujours la plus juste vérité d’un jeune homme libre et avide de
bonheur. Le voilà.